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La culture et l'histoire du SAFRAN

Sa culture:

 La safran cultivé en France, est issu deux souches de crocus essentiellement :

  • Le crocus sativus Linneaus

  • Le Crocus cartwrightianus

Le crocus sativus Linneaus est la souche la plus utilisée, il s'agit d'une plante vivace à floraison automnale, inexistante à l'état sauvage. Il appartient à la section « Crocus Â», série « Crocus Â» du genre, dans laquelle série se trouvent 3 groupes de crocus à safran (9 espèces) à travers le monde.

Selon les recherches botaniques, il serait originaire de Crète, et non d'Asie centrale, comme on le croyait autrefois. Le Crocus sativus résulterait d'une sélection intensive de crocus à floraison automnale originaire de l'est de la Méditerranée par les producteurs qui désiraient de plus longs stigmates.

 

La plantation du crocus sativus s'effectue de mi juillet à mi août, plusieurs types de plantations existent certains utilisent des plantations en planche de 1 mètre avec  quatre rangs sur celle-ci espacé de façon égales ce qui impliquent un long travail d'implantation vu que sa culture se fait exclusivement à la main seule la préparation du sol peut être mécanisée.

 

Pour ma part j'ai choisi de planter en lignée en réalisant un double rang espacé de 15 centimètres, les rangs étant espacés de 0.5 m chacun, ce qui permet un entretien plus simple. La profondeur de plantation doit être supérieur à 10 cm  pour éviter le gel et inférieur à 15 cm pour permettre à la fleur d'éclore sachant que chaque bulbes remontent de 2 a 3 centimètres par ans.

 

Concernant la suite, il est nécessaire d'entretenir la parcelle ou vous implanté votre culture en limitant le développement des adventices, dans notre pays il n'est pas utiles d'arroser cette culture a moins qu'une sécheresse importante soit présente courant octobre ( 1 seul arrosage est nécessaire).

La récolte quand a elle se réalise généralement de mi octobre à mi novembre suivant les conditions climatiques.

La journée d'un safranier lors de sa récolte se décompose de la façon suivante:

  • En premier lieu on réalise la cueillette des fleurs tôt dans la journée.

  • La seconde étape consiste à émonder soit a récupérer les pistils rouges a l'aide de pinces à épiler ou de petits ciseaux de précision, certain utilisent leur doigts je ne conseille pas cette option car le gras des doigts et leur pression abimeraient ces précieux pistils

  • La troisième étape consiste à faire sécher ou déshydrater les pistils soit de manière naturel sur des cadres comme au Maroc, à l'aide d'un four électrique basse température ou avec un déshydrateur (solutions les plus utilisées en Europe)

  • La quatrième étape consite à peser et a conditionner la précieuse épice obtenue

La journée d'un safranier en période de récolte peut atteindre jusqu'a 16 heures de travail; voir 18 h.

Photo montage de notre exploitation

Un peu d'histoire:

 

Le safran, son histoire dans la culture et les coutumes humaines remonte à au moins 5 000 ans. L’empereur chinois Chen Nong le mentionne pour ses propriétés médicinales dans son recueil Shennong bencao jing daté de 2700 av. J.-C. Il fait partie des quelque 500 substances citées par le papyrus d’Ebers, un ensemble de papyrus médicaux égyptiens rédigés vers 1550 av. J.-C. Il est répertorié dans une référence botanique assyrienne du VIIe siècle av. J.-C., rédigée sous Assurbanipal. Pline l’Ancien cite nombre de ses propriétés thérapeutiques. Il a été utilisé dans le traitement d'environ 90 maladies.

 

Le précurseur sauvage présumé du safran domestique (Crocus sativus) est Crocus cartwrightianus. Crocus cartwrightianus était vraisemblablement l'espèce cultivée pour la production du safran dans la Grèce Minoenne, puisque les fresques qui nous sont parvenues montrent aussi des crocus à safran avec des fleurs blanches, comme il en apparait parfois dans cette espèce. Ainsi, le terme « safran Â» utilisé pour désigner l'épice pouvait-il, dans le passé, faire référence à un produit identique, mais issu d'espèces de crocus à safran différentes de celle exploitée aujourd'hui. Les cultivateurs orientèrent sa production vers la sélection de spécimens possédant les plus longs stigmates. Ainsi émergea dans la Crète de l'âge du bronze tardif un mutant provenant de C. cartwrightianus, C. sativus. Il n'est toutefois pas formellement établi si d'autres espèces, notamment Crocus thomasii et Crocus pallasii, ont participé à des hybridations qui ont finalement abouti au Crocus sativus. Quoi qu'il en soit, il s'est lentement propagé à travers l'Eurasie, atteignant plus tard l'Afrique du Nord, l'Amérique du Nord et l'Océanie.

 

La France a été pendant plus de cinq cent ans un producteur de safran important, notamment en Gâtinais : le bourg de Boynes avec son musée (Musée du Safran, 21 Route de Pithiviers 45300 - BOYNES Tél. : 02 38 33 14 81, musee.safran.boynes@sfr.fr), capitale mondiale du safran et qui en a de fait régi les prix avec le marché de Pithiviers pendant environ 300 ans, en produisait 30 tonnes (soit 120 M. à 180 M. de fleurs) en 1789 et encore 10 tonnes en 1869. Le 2ème Vendémiaire, correspondant au 23 septembre dans le calendrier révolutionnaire (en usage de 1792 à 1808), s'appelait « Safran Â» : c'est la date la plus fréquente pour l'apparition des premières fleurs.

La culture du safran s'essoufflant suite à la mécanisation agricole, car il n'existe aucune machine capable de cueillir la fleur sans l'endommager. Depuis les années 2000, cette culture renaît en France grâce a des passionnés de cette fleur et cette épice si particulière.

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